Julien Eidenschenck – Chef de projet Hamster et chargé de coordination LIFE Alister – Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
Après une incursion de 3 ans à Bordeaux pour des études dans le domaine de l’agro-environnement (ENITA de Bordeaux), je suis revenu en 2004 dans mon Alsace natale. Les défis ne manquent pas dans cette région dont le développement économique s’est fait, comme ailleurs, au détriment des équilibres naturels. Depuis 2008, j’occupe le poste de chargé de mission Hamster à l’ONCFS.
Quel est votre rôle dans le projet LIFE Alister ?
Je suis chargé de la coordination globale des actions de l’ONCFS en faveur du Hamster. Par conséquent, je supervise l’équipe de l’ONCFS dédiée au programme LIFE Alister. Mon rôle est de superviser l’expérimentation de pratiques agricoles innovantes en lien étroit avec la Chambre d’agriculture. Je fais l’interface entre l’évaluation biologique de ces pratiques, supervisée par Charlotte Kourkgy, et l’animation agricole en relation avec les représentants agricoles et les agriculteurs. Aujourd’hui grâce à la conviction de plusieurs agriculteurs, il est devenu possible de mettre en place un véritable laboratoire d’étude à ciel ouvert, et en tant qu’ONCFS, nous avons la responsabilité de la qualité scientifique des essais. Il me faut vérifier que leur déroulement se fait conformément au cahier des charges, tout en faisant preuve de souplesse. Lorsque des difficultés se présentent, il nous faut trouver des solutions. La Chambre d’agriculture est le partenaire du LIFE Alister avec lequel je collabore le plus. Ensemble, nous organisons des réunions d’information à destination des agriculteurs, nous leurs expliquons notre démarche et veillons à en faire les acteurs de ce projet. C’est un véritable travail de pédagogie qui porte ses fruits !
Qu’est ce qui vous motive dans cette mission ?
Le goût du possible et l’esprit collectif.
Quel beau défi que de pouvoir contribuer à écrire l’histoire collective de la sauvegarde d’une espèce combattue jusqu’à récemment car entravant l’intensification agricole en plaine d’Alsace (dégâts aux cultures) !
Quoi de plus excitant que d’écrire cette nouvelle histoire avec la profession agricole et les exploitants dont beaucoup s’inscrivent désormais dans le dispositif de préservation !
Près de 150 agriculteurs se mettent désormais deux fois par an autour de la table pour discuter de l’emplacement de leurs cultures favorables pour le bien de l’espèce. Qui aurait cru ceci possible il y a seulement 10 ans ?
J’ai envie de conclure en disant : « Avec le hamster, rien n’est impossible ».