Le CNRS fait des recommandations concrètes pour l’aménagement des passages à faune

6 mars 2018
 

Un des axes de recherche du LIFE Alister consiste à trouver des solutions pour faciliter la reconnexion entre les différents territoires occupés par les Grands hamsters. Il existe des passages à faune, appelés hamstéroducs en zone hamster, mais leur efficacité peut s’avérer compromise si des prédateurs profitent de l’occasion pour les capturer pendant leur traversée. L’équipe du CNRS, en collaboration avec Jonathan Jumeau, a travaillé sur différentes possibilités d’aménagement ainsi que sur la validité de leur pertinence pour diminuer ce risque de prédation chez le Grand hamster et pour la petite faune en général.

Il existe plusieurs types de passage à faune, de configurations et de tailles différentes. L’idée a été de placer dans ces passages des tubes de diamètre plus petits et percés d’orifices tous les 50cm leur donnant une possibilité d’échappement latéral en cas de mauvaise rencontre pendant leur traversée avec renards, fouines ou chats errants.

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De l’idée à la réalisation

Ces installations ont nécessité de nombreux tests avant de pouvoir valider un certain nombre de points :

  • quelle forme et diamètre sont les plus favorables pour que les Grands hamsters puissent les utiliser facilement, mais pas ses prédateurs ?
  • comment faciliter l’accès latéral à ce dispositif (d’où l’idée des entrées latérales qu’on peut voir sur les schémas ci-dessus) ?
  • comment le Grand hamster réagira-t-il lorsqu’il sera face à un prédateur, ?
  • comment réaliser un dispositif simple et peu coûteux ?

 

taptube-anti-predation

 

Après des tests au laboratoire de recherche du CNRS, afin notamment de déterminer la taille du tube, il a été nécessaire de tester le système en conditions semi-naturelles.

Un passage à faune a été équipé du dispositif ainsi que de systèmes de surveillance (caméras infrarouge) et d’enclos à chaque extrémité du passage.

 

Passage-faune

Yves Handrich et Mathilde Tissier

 

Le comportement des animaux a également été étudié en présence d’un prédateur (placé dans une cage) afin de mesurer leur tendance à se réfugier dans le dispositif (TAP : Tube Anti Prédation).

milieu-semi-naturel

 

Des recommandations précises

Le TAP a également été testé en conditions naturelles sur plusieurs hamstéroducs non clôturés (depuis avril 2015). Cette étude a permis de constater que les petits mammifères préfèrent emprunter des ouvrages de petite taille et que l’équipement de grands passages (pour la circulation des engins agricoles par exemple) avaient tout à gagner à être également équiper du TAP afin d’inciter ces animaux à les emprunter plus facilement.

Toutes ces observations permettent aujourd’hui aux chercheurs de réaliser des fiches de recommandation pour l’équipement des passages à faune.

Ces fiches tiennent compte :

  •  du comportement de la petite faune : par exemple, elle préfère évoluer directement sur le sol et non au contact du PVC, donc il faut couper la base du tube,
  •  des contraintes de terrain : ne pas gêner la circulation des engins agricoles,
  • du comportement des prédateurs : laisser dépasser le tube de 1 mètre du passage à faune (3 trous de sortie possible)…

Ainsi que de l’aspect financier et pratique du dispositif. L’équipement futur en TAP des passages à faune en zone hamster sera proposé à la DREAL Route (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) dans le cadre du prochain PNA (Plan National d’Actions) en faveur du Grand hamster.

Caractéristiquesprincipales

Caractéristiques principales des passages inférieurs pour la petite faune ©Julie Fleitz

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