L’influence du couvert végétal sur les auxiliaires des cultures : test positif !
10 septembre 2018Les carabes, insectes rampants de la famille des coléoptères, sont présents dans les champs cultivés et sont de précieux alliés des agriculteurs pour lutter contre les ravageurs des cultures.
Des mangeurs de limaces !
Les gros carabes, pouvant mesurer jusqu’à 25 mm comme Pterostichus melanarius, mais aussi les plus petits tels qu’Amara similata, s’attaquent aux limaces grâce à leurs grosses mandibules leur permettant de perforer le tégument des mollusques. Les carabes femelles en période de reproduction consomment deux fois plus de limaces que les mâles. D’autres carabes consomment les pucerons ou des graines d’adventices. D’après la bibliographie, les systèmes en non-labour avec couverts végétaux seraient plus favorables aux carabes et permettraient une meilleure efficacité de ces derniers pour lutter contre les ravageurs des cultures.
Un suivi mené dans le cadre du LIFE Alister
Un suivi de ces auxiliaires a été réalisé en 2017 sur les parcelles d’essais du projet LIFE Alister, afin de déterminer si les techniques favorables au hamster ont des répercussions positives sur la biodiversité.
Six parcelles de maïs ont été équipées en pièges à insectes, relevés toutes les semaines : deux en système labour sans couvert, et quatre en système TCS avec un couvert de trèfles semé l’année précédente et maintenu vivant jusqu’au semis du maïs. Deux parcelles de blé ont également été équipées : une parcelle conventionnelle avec un CIPAN semé fin août, et une parcelle avec un couvert végétal multi-espèces semé deux jours après la moisson du blé. Le suivi a été effectué du 30 mai au 1er août pour le maïs et jusqu’au 29 septembre pour le blé. Au total, 3 557 carabes appartenant à 36 espèces différentes ont été collectés et identifiés par le laboratoire d’Eco-entomologie d’Orléans.
Le couvert végétal largement favorable aux carabes
Que ce soit dans le maïs ou dans le blé, un nombre plus élevé d’individus et d’espèces a été retrouvé dans les parcelles avec couvert végétal. En maïs, 18 espèces différentes de carabes ont été identifiées dans les parcelles témoins sans couvert, et 30 dans les parcelles avec couvert ! Les parcelles avec couvert ont également recensées trois fois plus d’individus (toutes espèces confondues) que dans les parcelles témoin. En blé, les différences sont moins marquées sur le nombre d’espèces, mais il y avait un tiers d’individus en plus dans la parcelle avec un couvert végétal précoce par rapport à la parcelle témoin.
En effet, bien que leur premier objectif soit généralement de capter les éléments nutritifs résiduels et d’éviter le lessivage des nitrates, les couverts végétaux permettent aussi de créer un microclimat humide et d’atténuer les différences de températures journalières, surtout avec les chaleurs estivales. Ils accueillent les carabes de toutes tailles qui trouvent des proies dans la verdure couvrant le sol : insectes, limaces, pucerons, escargots… Des alliés à ne pas négliger !